Le nombre de licenciements atteint son plus haut niveau depuis 2020
Trois fois plus de contrats résiliés involontairement pour cause de faillite d'entreprise en 2024 par rapport à 2023

- Une proportion record de contrats à durée indéterminée a été rompue involontairement en 2024 : 5,64 %, soit le point le plus élevé depuis 2020.
- 8,6 % des travailleurs licenciés l'ont été à la suite d'une faillite. En 2023, ce chiffre était de 2,85 %.
- Les taux de départ généraux restent stables par rapport à 2023 : au total, 17,76 % des contrats ont été rompus en 2024. En 2023, ils étaient de 17,57 %.
.jpg)
Les faillites provoquent un record de départs involontaires
Bruxelles, 6 mars 2025 - Une nouvelle étude menée par Securex montre que les départs involontaires en Belgique ont atteint leur niveau le plus élevé au cours des cinq dernières années ; 5,64 % des contrats à durée indéterminée ont été résiliés involontairement en 2024. Cette augmentation prolonge une tendance déjà visible en 2023. Même lors de la pandémie de COVID-19 en 2020, le taux de départs involontaires était moins élevé, s’élevant alors à 5,25 %.
Avec 6,9 %, la Wallonie a le taux de départs involontaires le plus élevé des trois régions, tandis que Bruxelles reste stable à 6,17 %. Pour la première fois, le taux de départs involontaires dépasse également 5 % en Flandre et s’élève à 5,11 %.
La hausse des départs involontaires est due à une forte augmentation du nombre de travailleurs licenciés à la suite d'une faillite d'entreprise. En 2024, c'était le cas de 8,6 % des travailleurs licenciés, soit trois fois plus que l'année précédente (2,85 %).
Frank Vander Sijpe, Directeur HR Trends & Insights chez Securex : « Ces dernières années, les entreprises ont été confrontées à plusieurs crises majeures. L’impact sur les départs des travailleurs a été moins perceptible immédiatement après la crise COVID grâce aux mesures de protection. Maintenant que ces mesures ont pris fin, l'impact de la crise actuelle devient de plus en plus évident. Il y a des chances que cette tendance se poursuive à court terme ».
Le nombre de licenciements pour cause de faillite augmente considérablement dans les entreprises de taille moyenne
En 2024, le nombre de faillites a atteint un niveau record depuis 2013, avec 11 067 entreprises déclarées en faillite en Belgique1. Cette situation a un impact sur les taux de départs. Parmi les entreprises comptant entre 0 et 9 travailleurs, 17 % des départs involontaires ont été causés par une faillite, contre 8,95 % en 2023. Mais l’augmentation est encore plus frappante pour les entreprises de taille moyenne : parmi les entreprises de 10 à 49 travailleurs, ce chiffre passe de 1,4 % à 8,95 %.
« Pour la première fois depuis la période COVID, nous constatons que les faillites d'entreprises entraînent une augmentation significative des licenciements », explique Frank Vander Sijpe. « Cela touche non seulement les petites entreprises, mais aussi de plus en plus d'entreprises bien établies. »
La hausse est particulièrement marquée chez les employés: parmi les employés licenciés, le pourcentage d'employés licenciés en raison de faillite en 2024 était 4,8 fois plus élevé qu'en 2023 (passant de 1,72 % à 8,2 %), tandis que chez les ouvriers, ce chiffre était deux fois plus élevé (passant de 4,53 % à 9,27 %).
Le taux de départs total et le taux de départs volontaires restent stables
Bien que le taux de départs involontaires ait augmenté, le taux de départs total reste stable depuis 2022. Le taux de départs total des travailleurs en 2024 était à peine plus élevé qu'en 2023 : 17,76 % des contrats à durée indéterminée ont été résiliés en 2024, contre 17,57 % l'année précédente.
Le taux de départs volontaires a également peu évolué : il était de 10,78 % en 2024 contre 10,95 % en 2023. Alors qu'entre 2020 et 2022, une augmentation des départs volontaires était visible, ce n'est plus le cas ces deux dernières années : cela s'explique par le fait que les gens sont moins enclins à changer d'employeur en période d'incertitude.
1 11.067 faillites en 2024 : résultats régionaux contrastés | Statbel
A propos de l'étude
L'échantillon de cette étude se compose de 42 368 travailleurs belges employés par 7 934 employeurs du secteur privé. Il est basé sur les données du portefeuille de clients de Securex, qui compte plus de 290 000 travailleurs. Les données ont été retravaillées pour être représentatives du marché belge en termes de sexe, de statut, d'âge, de taille d'entreprise, de régime de travail et de région d'emploi.
Pour cette étude particulière, seuls les travailleurs ayant un contrat à durée indéterminée ont été inclus dans l'analyse. Il est à noter que les employés du secteur public ne font pas partie de l'échantillon. Enfin, les entreprises de plus de 1 000 travailleurs ont été exclues de l'échantillon.
Pour la résiliation volontaire de contrat, le salarié prend lui-même l'initiative de mettre fin au contrat. Les sous-types suivants appartiennent à la catégorie de la résiliation volontaire : la résiliation par le salarié, la modification unilatérale du contrat par le salarié et la résiliation d'un commun accord. On parle de résiliation involontaire de contrat lorsque l'initiative revient à l'employeur. Les sous-types suivants font partie de la catégorie « résiliation involontaire » : rupture de contrat, résiliation par l'employeur, force majeure (médicale), défaillance, faute grave et modification unilatérale du contrat par l'employeur. Enfin, dans le cas de la retraite et du décès, on parle de sortie du marché du travail.